Ce blogue est le plus difficile à écrire. D'abord, je ne sais pas quel titre lui donner. Je ne sais tellement pas que je me demande si l'application me permet de publier sans titre. Si oui, c'est l'option que je vais prendre, si non, j'ai quelques idées... CHRONOLOGIE me vient en tête parce que c'est la façon dont je vais écrire ce blogue. Je pense aussi à MÂINE, qui veut dire «demain» et qui est, vous le verrez, un mot-clé. On verra bien...

Le titre est le premier problème, pas si gros. La grande difficulté est d'écrire quelque chose qui n'est pas plaisant, non seulement pour ce que ça signifie, et l'écrire ne le rend que plus réel, mais aussi parce que de mettre sur «écran» toute cette histoire me fera revivre des moments pénibles...

Je commence par m'excuser de ne pas en avoir parlé avant. Ça fait plusieurs mois que j'ai choisi d'en informer seulement les personnes qui sont directement impliquées, soient mes collègues ici et mes parents. Je n'ai pas voulu impliquer plus de personnes parce que ça aurait créé beaucoup de stress inutile et il y avait tellement d'incertitude jusqu'au dernier moment que ça aurait été compliqué et mêlant. Mais maintenant que tout est réglé, c'est le moment de vous expliquer ce qui s'est passé.

Je m'excuse d'avance pour les fautes s'il y en a... j'ai passé tellement de temps sur ce texte que je n'arrive plus à le relire.

Avant de raconter mon histoire, je veux préciser que, je ne donnerai pas tous les détails, je censure certaines informations qui pourraient être dangereuses, vu que ce que j'écris se retrouve sur Internet. Je ne dis que ce qui est important pour comprendre. Je vous préviens, ce sera très très compliqué, dans ma tête à moi c'est clair parce que je l'ai vécu, mais si vous ne comprenez pas certaines affaires, ne vous inquiétez pas... au fond, personne ne comprend vraiment ce qui est arrivé.

Aussi, je veux préciser que les personnages de mon histoire qui sont récurrents sont:
-moi
-Alex
-la représentante légale de l'Opéra
-une dame qui travaille à l'Opéra, qui parle anglais et qui m'accompagnait pour traduire
-quand j'écris l'Opéra, je parle des gens qui travaillent dans le secteur administratif et je ne vise personne en particulier, je parle d'eux comme un tout
-même chose pour le Bureau de l'Immigration. Je n'ai été en contact qu'avec 2 ou 3 personnes qui travaillent là, mais je sais que les décisions ne viennent pas nécessairement d'eux (il y avait des échanges avec plusieurs autres secteurs administratifs dans tous le pays), mais plutôt d'un collectif, et c'est de ça que je parle

Pour ceux qui parlent roumain, j'ai déjà révélé le scoop avec mon image de couverture... Il s'agit de l'annonce que j'ai écrite à mes collègues au moment de prendre ma décision. Ça va comme suit...

«Je dois vous annoncer que je partirai bientôt...
Comme vous le savez probablement, les procédures pour venir ici [Roumanie] sont très compliquées
Malheureusement, c'est devenu impossible pour moi d'obtenir un visa.
Je veux remercier chacun de vous pour votre accueil, votre aide, vos conseils, vos traductions
Je suis très triste de partir mais très heureuse d'avoir pu danser en Roumanie!
C'était une expérience merveilleuse et je vais partir avec des beaux souvenirs!
Si un jour vous voulez visiter le Canada, je vais vous aider avec plaisir!»

Pour mettre en contexte et expliquer ce qui est arrivé, j'ai pensé raconter toutes les étapes chronologiquement. Ainsi, ça donne une idée du cauchemar qu'est l'administration dans un pays communiste et ça mettra celle du Québec en perspective.
En février 2017, j'envoie photos, vidéos et cv à toutes les compagnies de Roumanie que je peux trouver.

Mi-mars, je reçois une réponse d'Alex (qui devient mon maître de ballet) qui m'invite à l'audition de l'Opéra Brasov le 25 avril 2017.

Du 21 au 29 avril, je vais en Roumanie avec mon père pour assister à cette audition, faire une classe avec la compagnie de Cluj-Napoca et visiter.

Tout de suite après l'audition, je discute avec Alex, qui me dit qu'ils sont intéressés par moi, mais que ça risque d'être compliqué d'embaucher quelqu'un qui n'est pas citoyen de l'Union Européenne. Je passe donc les jours suivants à faire des recherches et rassembler des informations pour savoir quelles sont les procédures à suivre dans ce cas, à l'aide de ma mère et de son ancien collègue de travail, qui travaille au consulat de Roumanie au Québec. Quelques jours plus tard, je suis en mesure de fournir la démarche à Alex:

L'Opéra doit d'abord me donner un contrat, puis faire eux-mêmes la demande auprès de la Roumanie pour m'obtenir un permis de travail sur le territoire roumain. Pour ce faire, ils auront besoin de quelques documents, comme mon cv, mon diplôme, etc. Une fois que j'aurai le permis de travail, je dois faire la demande auprès de l'Ambassade roumaine au Canada pour avoir un visa de longue durée. Comme il existe une entente pour l'assurance sociale et maladie entre le Québec et la Roumanie, je devrais avoir pour seule démarche une fois rendue là-bas de présenter l'entente et mes numéros pour être enregistrée dans le système roumain.

Relativement simple, et clair.

J'envoie ces informations à Alex. On est au début mai. Jusqu'à la mi-juin, environ 1 fois par semaine, je lui demande un suivi, mais comme c'est lui mon correspondant parce qu'il parle anglais, mais il n'est pas responsable des ressources humaines, il ne peut pas faire grand-chose. Finalement tannée de cette attente (qui est annonciatrice de la vie en Roumanie...) je lui demande l'adresse des ressources humaines, j'ai de l'aide pour écrire en roumain, et j'envoie un message pour savoir si j'ai un contrat ou non.

Le 21 juin 2017, je reçois enfin une réponse, positive, et c'est l'un des plus beau moments de ma vie évidemment! J'accepte, et j'envoie les documents dont ils auront besoin pour demander mon permis de travail. Ce jour-même, je vais faire faire mon certificat de police canadienne. Le 6 juillet 2017, je reçois mon contrat par courriel. Il s'agit d'un contrat de collaboration, ce qui veut dire que je ne suis embauchée que pour une période déterminée, je n'ai pas de vacances payées et pas d'assurances (les «vrais» contrats n'ont pas de date de fin, le salaire est plus élevé et les avantages sociaux sont compris).

Pendant l'été, mise à part la période où j'ai voyagé en Croatie, j'ai préparé mon départ en rencontrant des Roumains, en réglant tous mes rdv de routine de santé. Déjà à ce moment, les procédures commencent à devenir nébuleuses... Appels au Consulat, à l'Ambassade au Canada, en Roumaine, les informations se contredisent... Il semblerait que je ne doive pas faire les démarche avant de me rendre, mais une fois sur place. Ça semble louche, mais quand l'Ambassadeur roumain le dit... je ne peux pas vraiment le forcer à me remplir une demande de visa s'il me dit que je dois le faire à Bucarest. À la mi-août je prépare mes documents officiels qui me serviront pour avoir un visa (certificat de naissance, diplôme d'université, diplôme de danse, entente d'assurance sociale/maladie, copie de passeport, certificat de police canadienne). Ils sont étampés par un notaire à Québec, puis par le Ministère des Affaires Étrangères à Ottawa, et par l'Ambassade de Roumanie à Ottawa.

Je quitte Québec le 29 août, j'arrive à Bucarest, et je vais de nouveau faire étamper ces documents au Ministère des Affaires Étrangères roumain. On me redit que c'est une fois à Brasov que je devrai, avec ces documents, appliquer pour un visa. À noter que je n'ai pas encore eu de permis de travail, ce qui est nécessaire à l'obtention d'un visa, et que c'est la première fois qu'on entend parler d'un visa qui est donné une fois rendu dans le pays... Louche louche louche.

J'arrive à l'opéra, la saison commence le 5 septembre, je vais avec Alex voir les ressources humaines, je leur donne une copie de tous mes documents étampés, je leur explique ce qu'est chaque papier. Ils me disent qu'ils vont s'occuper de les acheminer au Bureau de l'Immigration pour que j'aie d'abord mon permis de travail, puis mon visa. Je les prends au mot (comme j'étais naïve à l'époque...) et, me pensant entre de bonnes mains, je ne m'en occupe plus.

Parenthèse ici pour dire qu'un détenteur d'un passeport canadien peut rester sur le territoire de la Roumanie 90 jours sur une période de 180 jours. Pour rester plus longtemps, ça prend soit un visa ou un permis de séjour de longue durée. Et peut importe quand, pour travailler en Roumanie, ça prend évidemment un permis de travail.

Le 26 octobre, les ressources humaines me contactent pour me dire qu'il faut absolument qu'on se rende au Bureau de l'Immigration, puisque c'est la dernière journée pour faire ma demande (ça prend 30 jours pour être fait, et dans 30 jours, ça fera 90 dix jours que je suis en Roumanie). Je suis un peu sous le choc de voir qu'ils ont attendu vraiment à la dernière dernière minute pour faire ça, alors qu'ils ont mes papiers en main depuis début septembre!! Mais ce que j'apprendrai, c'est que tant que ce n'est pas extrêmement urgence, il n'y a pas de raison de faire une tâche...

Je passe donc cette journée à aller porter mes documents au Bureau de l'Immigration, à aller payer une taxe au judet de presque 300$, et une taxe au ministère d'environ 80$. Ces deux reçus s'ajoutent à ma panoplie de documents, en plus d'une photo d'identité et d'un relevé de mes empreinte digitales.

Bon, jusque-là, je trouve que ce n'était pas fort d'avoir traîné aussi longtemps, mais je pense que tout est correct, et que je n'ai qu'à attendre la réponse.

À ce jour, je ne sais pas encore cette demande était pour quoi. Un permis de travail, ou un visa? Sans permis de travail, je ne peut pas avoir un visa, mais je n'ai pas eu connaissance d'avoir vu le permis de travail passer... mais il faut savoir que quand je vais au Bureau de l'Immigration, les fonctionnaires sont très pressés, peu enclins à répondre aux questions. Et à ce moment, j'étais encore une débutante dans ce système donc je n'insistais pas. Je trouvais ça un peu bizarre comment ça se passait, mais tant que j'avais l'assurance d'avoir un papier qui me permettrait de rester...

En dehors de tout ça, à la mi-novembre, je vais essayer de m'enregistrer dans l'assurance sociale, armée de mon papier qui indique l'entente entre la Roumanie et le Québec. Sauf que, on refuse de m'enregistrer, en disant que ça me prend un visa pour pouvoir procéder. Je n'en fais pas de cas, je me dis que je retournerai lorsque j'aurai mon visa. (et que j'ai intérêt à ne pas tomber malade avant)

1 mois plus tard, le 27 novembre, j'ai de nouveau un rdv au Bureau de l'Immigration, pour recevoir la réponse de mon application. Et contre toutes attentes, elle était refusée. Je me souviens, j'étais comme assommée dans ce bureau impersonnel sorti des années 1970 avec ces fonctionnaires qui discutaient de mon cas sans même me regarder, j'étais ignorée et j'essayais de comprendre la situation avec les quelques mots que je réussissais à saisir... c'est seulement dans l'auto, en route vers l'Opéra que la traductrice et la représentante de l'Opéra, qui m'accompagnent à chacune de ces sorties, m'ont expliqué que mon application a été refusée et que je dois partir.

La raison, nébuleuse, semblerait être soit parce que je ne suis pas européenne, soit parce que j'ai seulement un contrat de collaboration.

Sur le coup, j'étais effondrée, extrêmement triste. Mais avec du recul, ces quelques jours pendant lesquels j'ai cru devoir partir précipitamment ont été très importants, puisque je me suis faite à l'idée de devoir partir, de trouver autre chose, et d'apprécier chacun des moments restants. C'est avec ces résolutions que je vis depuis les derniers mois.

Évidemment! Je ne suis pas partie. J'ai appelé Alex qui était à ce moment en Allemagne. On s'est rencontré, à son retour, avec l'administration de l'Opéra, pour discuter de mes options (je suis tellement reconnaissante de son aide...). Je suis retournée au Bureau de l'Immigration pour signer mon avis d'éviction de la Roumanie (qui me donne 30 jours pour quitter) et là aussi, on a parlé de ce que je pouvais faire. Ils proposaient, pour «contourner» le refus du Ministère à Bucarest, que je sorte pendant quelques jours de la Roumanie (par exemple, passer Noël en Hongrie), puis quand je reviendrais, selon eux, mon 90 jours en Roumanie repartirait à 0.

Bien que la perspective de passer Noël à l'étranger était charmante, j'étais pas mal dubitative de cette proposition, supposée m'éviter tous les problèmes. Je ne travaille même pas dans le domaine juridique et je sais que, en tant que Canadienne, je peux rester 90 JOURS SUR UNE PÉRIODE DE 180 JOURS... même Matei, à qui j'en ai parlé, était courant de cette loi, et l'a en plus trouvée dans un document légal sur Internet. Et pour être encore plus certaine, j'ai appelé l'Ambassade du Canada à Bucarest pour me faire confirmer cette loi. Et effectivement, si je sors de la Roumanie, je n'ai pas de problème, mais si j'essaie de rentrer, les douaniers vont voir que ça fait déjà plus de 90 jours sur 180, et que je n'ai pas de visa, donc légalement ils doivent me refuser d'entrer... J'ai donc dis que je ne prendrais pas ce risque.

Que penser du Bureau de l'Immigration, qui ne connaît pas cette loi, et qui me propose ce tour de passe-passe?..

On est au début décembre. Les 2 options qui me restent sont de partir selon le délais imposé, ou de faire appel à un avocat pour contester mon avis d'éviction. Comme je ne m'attends pas à ce que l'Opéra entreprenne cette démarche, je me tourne déjà vers d'autres options pour continuer à danser. Je contacte le directeur artistique des Grands Ballets Canadiens à Montréal pour lui expliquer ma situation, et il m'invite à le prévenir lorsque je serai de retour au pays pour me passer en audition.

À la mi-décembre, puisque personne à l'Opéra ne me fait de suivi, je vais moi-même voir la représentante légale pour savoir ce qu'il en est, et elle m'annonce qu'ils ont engagé un avocat pour contester mon éviction (merci de m'avoir avertie......) et que donc je n'ai plus besoin de partir tant que mon cas est analysé. Je dois ensuite aller au Palais de justice de Brasov pour déposer la contestation. (Pas un moment super agréable)

Ça me fait gagner plusieurs semaines puisque ce n'est qu'à la mi-février que j'apprends (en allant moi-même chercher l'information puisque je trouvais que ça faisait longtemps que ça traînait) que la Juge a décidé en ma faveur que puisque je REMPLISSAIS TOUTES LES CONDITIONS POUR ÊTRE ADMISSIBLE À UN VISA, la décision de me le refuser est invalider, et j'ai le droit d'appliquer à nouveau.

Et c'est là que le vrai cauchemar commence.

Pour cette nouvelle application (vu le peu de temps qu'il me reste en Roumaie, ce n'est plus pour un visa que j'applique, mais pour un PERMIS DE SÉJOUR DE LONGUE DURÉE), je dois de nouveau payer les 2 taxes. J'ai le droit de demander un remboursement pour la première fois que j'ai fait ces paiements en octobre, mais comme m'ont dit d'un air désolé les gens qui travaillent là, les chances que je revois un jour cet argent sont pratiquement inexistantes. Le système trouvera une raison pour retarder, perdre, oublier...

Mais bon, avec ces nouveaux reçus, et tous mes documents étampés, une nouvelle photos, des empreintes digitales, je refais une application.

On apprend alors qu'il me manque 2 documents pour que mon application soit considérée complète: un papier qui prouve que j'habite en Roumanie, et un papier qui prouve que je suis en santé. Un peu bizarre, puisque je n'ai pas eu besoin de ces documents la dernière fois, mais bon. J'ai 1 semaine pour fournir ces documents. Et la représentante légale ne sait pas comment les obtenir, donc c'est moi qui doit me débrouiller (alors que moi, contrairement à elle, je ne parle pas vraiment roumain et que je n'ai pas étudié en administration. Mais considérant qu'elle n'a pas tellement été efficace dans le passé, j'aime aussi bien m'en occuper). 

J'appelle mon propriétaire pour le papier qui prouve que j'habite ici, il arrange un rdv entre moi, ses parents (il est à l'extérieur) et un notaire. Je m'y rends, le notaire refuse de produire le papier s'il n'y a pas d'interprète français (??). Je dois donc y retourner le lendemain matin, signer ledit papier, payer le notaire, et payer l'interprète (que je n'ai jamais vu...)

Pour le papier de santé, je m'adresse à Alex, qui m'indique un hôpital. Je m'y rends (presque 1h de marche de chez-moi, et à ce moment il faisait très froid et neigeait). J'arrive en après-midi, on m'informe que le médecin qui peut produire le papier est là seulement le matin. Je retourne donc le lendemain matin. Là, j'ai plus d'expérience et je suis désespérée, donc je me fous des règles, je passe à côté de la file, je erre dans les couloirs de l'hôpital jusqu'à trouver une médecin qui parle anglais. Je lui explique, elle est très gentille, me fait le papier, et me dit de partir sans payer (!!).

Toute heureuse d'avoir accompli ses tâches, je retourne au Bureau de l'Immigration. Qui m'informe plus tard dans la journée que le papier du médecin n'est pas valide parce que la phrase qu'elle a écrite devrait être formulée autrement. Ok là... ça annonce pas bien.

Le lendemain matin, je retourne à l'hôpital, je retrouve la médecin, je lui explique, elle en discute avec ses collègues et ils trouvent ça bizarre, ils font souvent ces papiers et n'ont jamais eu de problème... Mais bon, j'ai mon nouveau papier, conforme, je l'amène au Bureau de l'Immigration. On est vendredi le 2 mars, soit une journée de dépassée du délais imposé pour rassembler tous les papiers nécessaires à mon application.

Je décide que s'il y a un autre problème découvert la semaine suivante, j'arrête tout. Ça fait 2 semaines que je vais tous les jours presque au Bureau de l'Immigration (et c'est tellement long attendre dans cet endroit glauque...) et que je dépense des sommes ridicules, pour des papiers pour lesquels je me demande, sont-ils vraiment nécessaires? Ou est-ce un moyen de contourner l'ordonnance du Juge en m'obligeant à courir dans toute la ville pour faire ses papiers, les refaire quand je réussi à les avoir, pour m'obliger à dépasser le délais?.. On ne saura pas. Ce que je sais, c'est que j'en ai assez du temps, de l'énergie et du stress passés là-dessus. Ce n'est pas un bel horaire de journée, hôpital/notaire à 8h le matin, ballet de 10h-11h30, immigration de 11h30 à...

Lundi le 5 mars, retour au travail et, comme prévu, on m'arrive avec un nouveau problème: ma demande n'est pas encore complète, il manque un autre papier, une preuve que je suis inscrite dans le système de sécurité sociale de la Roumanie. Là vraiment, s'il y a un moment où il y a un endroit pire que l'enfer, c'est là que j'y entre. 

L'administration de l'Opéra me dit que je n'ai qu'à aller dans un bureau d'assurance, d'acheter une assurance de base, et d'apporter le papier de cette assurance comme preuve. Sauf que! Pour moi, ça ne passe vraiment pas. Je ne devrais pas avoir à acheter une assurance supplémentaire! Je suis supposée être automatiquement couverte grâce à l'entente entre la Roumanie et le Québec, dont j'ai la preuve avec un papier authentifié par 4 étampes officielles! Et en plus, j'ai une assurance voyage excellente qui couvre absolument tout. Et une assurance incluse dans mon inscription à l'université. Donc vraiment, je suis surcouverte, je ne veux pas une autre assurance, et de toute façon, à cause de l'entente, je ne devrais pas avoir à en acheter une.

J'informe l'Opéra de tout ça. Qu'il n'est pas question que je paye une autre assurance.

Et en plus, vous vous souvenez en novembre? Quand j'avais essayé d'aller m'inscrire mais qu'on m'avait dit que ça me prenait un visa ou une carte d'identité roumaine (un permis...) pour le faire? Eh bien là... le Bureau de l'Immigration juge ma demande incomplète parce que je ne suis pas inscrite!! Je souligne ce point auprès de l'administration de l'Opéra... qui réalise que c'est complètement incohérent... C'est l'oeuf et la poule: pas de visa/permis, pas d'assurance sociale, mais pas d'assurance sociale, pas de visa/permis.

On va au Bureau de l'Immigration. On explique ça (c'est-à-dire, la représentante légale explique ça pendant que je regarde les moulures en baillant). Le Bureau de l'Immigration, qui n'a apparemment jamais entendu parler de cette entente entre le Québec et la Roumanie (entente qui me permettrait d'échapper à leur requête d'acheter une assurance pour être inscrite dans le système roumain), me demande plus de preuves. Alors que j'ai déjà le papier qui certifie cette entente, écrit en roumain et en français, et étampé par un notaire québécois, le Ministère des Affaires Étrangères canadien, l'Ambassade de Roumanie au Canada et le Ministère des Affaires Étrangères roumain. Ok... Je passe la soirée à éplucher Internet pour trouver des documents annonçant la création de cette entente, ainsi que le texte de l'entente au complet, un document d'une cinquantaine de pages, la version roumaine, la version français, et la signature des représentants officiels des deux parties, ainsi que des textes expliquant comment cette entente doit être traitée. Et ça dit que dans mon cas, en présentant mon document dans un bureau de la sécurité sociale (comme j'ai essayé de faire en novembre), je suis automatiquement inscrite.

J'envoie tout ça à l'Opéra, les papiers sont imprimés, on est mercredi le 7 mars, on se rend au Bureau de l'Immigration, encore. Cependant, au moment où on arrive, ce n'est pas dans la tranche d'heures réservées aux audiences. Donc en attendant, on va au bureau de l'assurance sociale. Je répète aux personne qui m'accompagnent que ça ne donnera rien, ils ne veulent pas m'inscrire parce que je n'ai pas de visa/permis!! Mais on ne m'écoute pas, on y va, et effectivement, le bureau refuse. Je me retiens de ne pas dire que je les avais bien prévenues. Et même, quand on explique au bureau que justement, je n'ai pas de visa/permis parce que je n'arrive pas à m'inscrire.... la dame au comptoir constate que c'est illogique, mais rien à faire. On se fait indiquer un autre bureau qui pourrait peut-être nous aider. Là, une très gentille dame qui parlait heureusement anglais, connaissait l'entente entre le Québec et la Roumanie! La première que je rencontre. Donc elle dit qu'effectivement, je devrait pouvoir être inscrite automatiquement dans le système d'assurance avec ça. Mais ensuite, elle voit que j'ai une assurance voyage qui couvre tout (des médicaments à la perte de mes bagages au rapatriement de mon cadavre). J'ai imprimé le reçu que j'ai eu après avoir acheté cette assurance, et ce reçu décrit l'assurance. Donc elle voit ça, elle dit que vu que de toute façon, comme je suis entièrement couverte avec ça, je ne devrais même pas avoir besoin d'autre chose. Elle nous laisse son numéro de téléphone pour le Bureau de l'Immigration puisse l'appeler s'ils doutent que cette assurance voyage soit suffisante.

On retourne au Bureau de l'Immigration. Là, il n'est plus question de l'entente, puisque à part cette dame et malgré les preuves que j'ai trouvées, tout le monde s'en fout. On leur donne le reçu de mon assurance voyage, en expliquant que selon la dame du bureau de l'assurance, c'est suffisant. Sauf que. Ce reçu est en français. Ils me demande donc d'aller chez un traducteur, de faire traduire ce papier (donc de payer le traducteur) puis de le faire authentifier (donc de payer un notaire).

À cette annonce, j'entends enfin la porte de sortie que j'attendais, depuis plusieurs jours, mais particulièrement après cette journée éprouvante. Voilà enfin une bonne excuse pour arrêter! De plus, je demande au Bureau de l'Immigration: depuis que la Juge m'a permis de refaire une application, vous découvrez chaque jour des documents manquants ou non conformes, ça me prend du temps et de l'argent pour les fournir, est-ce que c'est fini ou demain et les jour d'après il y en aura d'autres?

On a fini par me répondre, du bout des lèvres et parce que j'insistais pour avoir une réponse, que c'est parce qu'ils oubliaient et/ou ne s'en rendaient pas compte tout de suite. J'ai demandé, avez-vous fini d'oublier maintenant, ou pourriez-vous vous rendre compte la même journée de tout ce qui manque? Ils m'ont dit qu'avec ce papier d'assurance traduit, ça devrait être complet. Mais comment en être certaine?

Donc avec ça, pour moi, c'était fini. Non seulement parce que je n'avais aucune garanti que c'était terminé les nouveaux documents à fournir tous les jours, mais en plus, parce que ce papier que je devais faire traduire et authentifier, et payer, ce n'était qu'un reçu, qu'on a par courriel après avoir acheté quelque chose en ligne! Ce n'est pas un papier officiel, donc je savais qu'une fois qu'ils verraient la version traduite, ils jugeraient que ça ne vaut rien.

Les dames de l'Opéra qui m'accompagnent veulent qu'on aille tout de suite chez un traducteur, mais je leur demande du temps pour réfléchir.

Le lendemain, jeudi le 8 mars, c'est congé en l'honneur de la journée des Femmes. Ça tombe bien, ça me permet de prendre du temps, de parler à des gens, de prendre une décision.

Je reviens au moment où j'ai reçu mon premier avis d'éviction en novembre et ces quelques jours où j'ai cru devoir partir. Sur le coup, j'étais triste, mais je me suis rapidement faite à l'idée, en cherchant des options ailleurs. Et depuis ce moment, mon avenir en Roumanie est tellement incertain que je profite de chaque jour comme si c'était le dernier. 
Je ne veux pas créer de polémique en parlant de ce qui ne m'appartient pas, j'ajouterai donc simplement que la situation pour les danseurs à l'Opéra depuis décembre n'est pas celle que j'espérais. Coppélia est le seul ballet qu'on présente, et le rythme de travail est très léger, alors que je voudrais y consacrer plus de temps, que je rêve du Lac des Cygnes, Giselle, Don Quixote. Je trouve que j'ai fait le tour de ce que l'Opéra pouvait m'offrir, et que maintenant je stagne là.

Donc en résumé:

-J'ai dépensé plus d'un mois de salaire, beaucoup de temps, d'énergie, de stress, avec les demandes à n'en plus finir du Bureau de l'Immigration, et ça ne semble pas vouloir se terminer
-Je n'ai plus d'intérêt à poursuivre cette demande de permis pour rester parce que je ne me sens plus stimulée par l'environnement de travail ici
-Je ne pense pas pouvoir gagner cette bataille contre «le système» qui fait tout pour m'empêcher d'avoir mon permis.

Tous les Roumains à qui j'en ai parlé me confirment que la bureaucratie est un cauchemar. Résultat de la transition par encore terminée du communisme vers la démocratie... On m'avait prévenue avant que j'y aille que ça serait compliqué, mais ça l'est devenu au-delà des pires prédictions.

Pourquoi est-ce que ça a si mal tourné? Je sais que c'est possible pour des immigrants de venir s'installer en Roumanie. Pourquoi moi je n'ai même pas pu y rester 10 mois? Est-ce que c'est parce que Brasov est une petite ville, qui n'a jamais eu de cas comme le mien, qui ne savait pas quoi faire? Des mauvaises communications, de l'ignorance, des oublis, de la paresse, de l'incompréhension? Et de la part de qui? Quelqu'un de précis, qui prend les décisions finales, qui voulait absolument me faire cracher le plus d'argent possible? Une administration incompétente? Je penche plutôt pour une série de tout ça, encadrée au final par ce fameux «système» immuable, contre lequel on ne peut rien, qu'on ne sait même pas comment se représenter, qui rend la vie dure aux citoyens mêmes, qui les pousse à chercher une vie meilleure ailleurs, et qui repousse ceux qui viennent s'essayer en Roumanie. Une série d'incohérences, de procédures illogiques entre elles, mais co-dépendantes, de vieilles lois repêchées, de manque de volonté, d'ignorance... Mais au fond, est-ce vraiment nécessaire de trouver un coupable? Quand tout est devenu tellement compliqué qu'on ne sait plus qui pointer du doigt, qu'on est entraîné dans un tourbillon qui prend tout... ça devient une délivrance de s'échapper.

Vendredi 9 mars. J'annonce à tout ceux qui m'ont accompagnée dans ces démarches que j'arrête.

Ça fait 4 mois que je suis «illégalement» en Roumanie.

Je n'ai pas abandonné, et je n'ai pas perdu. J'ai pris la décision d'arrêter au moment où j'ai senti que c'était terminé et que je n'avais plus de raisons de continuer. J'arrête maintenant, pour partir avec des bons souvenirs, au lieu de rester dans un cauchemar.

Le cauchemars c'était la partie administrative! Le reste de mon expérience en Roumanie a été un rêve! Je suis reconnaissante de chaque instant, même les plus difficiles, parce que c'est eux qui m'ont le plus appris et m'ont fait grandir. Tout ces derniers mois ont été une expérience extraordinaire. J'ai rencontré des gens que je n'oublierai jamais, j'ai été immergée dans une autre culture, j'ai réalisé mon grand projet de vie!

Je pars en paix, contente de ce que j'ai vécu ici, grandie de mon vécu, et impatiente de découvrir la suite.

Lundi le 26 mars, je signerai mon deuxième et dernier avis d'éviction du pays. Le samedi 31 mars, ce sera mon dernier ballet avec l'Opéra de Brasov, Coppélia. Une belle façon de terminer mon passage dans les Carpates!

Ensuite, j'aurais 2 semaines de congé (vacances de Pâques) pour régler tout ce que mon départ implique. Et ensuite, direction vers... 

Tiens, ce blogue commence à être pas mal long, à moins que je termine par une devinette?

Ou est-ce que je m'en vais?? Pensez-vous vraiment qu'il n'y aura pas une suite tout aussi bizarre que le début de mon histoire?



Notes pour finir... en vrai il y a eu beaucoup plus d'allers-retours. J'ai passé outre les nombreuses fois où je suis allée au Bureau de l'Immigration mais pour rien parce que personne ne pouvait nous recevoir... Ou les fois où j'étais supposée y aller, mais il y avait un empêchement de dernière minute, par exemple la voiture de l'Opéra n'était pas disponible... D'où le fameux MAÎNE, demain, on ira demain, on s'en occupera demain... Beaucoup de frustration pour moi, ce genre de situation. Cette procrastination, ce manque d'effort, ou cette impossibilité de faire des efforts, ces oeuillières qui me semblent caractériser la bureaucratie roumaine...

Enfin, je termine en disant que tout ceci était évidemment ma perception des choses. Tous les échanges que j'ai eus avec les figures d'autorité ont été faits par l'intermédiaire de traductions. Et certaines démarches qui me paraissaient farfelues voir inacceptables sont peut-être normales ici, mais perçues comme telles par moi parce que je suis étrangère. Je veux rester le plus neutre possible, raconter simplement ce qui m'est arrivé, et comment moi je me suis sentie, mais sans poser de jugements en-dehors de moi.

J'ai eu beaucoup de support de mes collègues lorsque j'ai annoncé mon départ:



Voici l'hôpital où je suis allée à maintes reprises quêter un papier:

Et le fameux Bureau de l'Immigration où je suis allée beaucoup trop souvent:


Commentaires

  1. Pour ceux qui aimeraient plus d'informations, j'ai l'intention d'écrire un autre article sérieux sur mes réflexions sur le plan social de la Roumaine, puis un autre article, moins sérieux, sur ce que j'ai appris en vivant ici!

    RépondreSupprimer
  2. Morgane, C'est une sage décision que je supporte totalement.
    Ta capacité à rester saine d'esprit tout au long des derniers mois en dit long sur ta détermination face à l'adversité. C'est une qualité précieuse qui te mènera loin.

    XXXXXXXXXXXXXXXXXX
    Je t'aime
    PAPA

    Moi je connais la réponse à l'énigme je ne suis donc pas éligible au concours.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mer :) Comme dans la maison des fous... l'important c'est de ne pas se laisser entraîner par le système!
      P.-S. ne cède pas à la pression des pairs pour donner la réponse!!

      Supprimer
    2. Voyons je voulais écrire « merci »...
      ❤️❤️❤️

      Supprimer
  3. WOW! C'est toute une histoire...je ne m'attendais pas à ça! J'admire ta ténacité, je ne me rappelle pas d'avoir vécu une situation où j'aurais eu à m'obstiner autant. C'est juste à rendre fou tout ça. 😠
    Tu fais bien de regarder en avant, à un moment donné, faut avancer.
    Je me demande bien ce que la vie te réserve pour la suite? 🤔 J'imagine que ça a un lien avec le gars des Grands-Ballets Canadiens. As-tu une audition au retour? Ou peut-être que lui ou un autre des tes amis a un contact pour autre chose dans un autre pays?

    Je trouve que tu démontres une grande maturité et une belle attitude positive de gagnante. On pense beaucoup à toi et on te souhaite le meilleur pour la suite!

    Can't wait to know what it is 🤗

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci beaucoup pour le soutien! C’est effectivement dur sur la santé mentale. Je vais peut-être garder des séquelles. Genre faire une crise d’épilepsie la prochaine fois que je dois remplir un formulaire. 😂
      Pas pire pas pire pour la devinette 🤔

      Supprimer
  4. Effectivement j’aurais été stressée de savoir tout ça.

    Je suis fière de toi tu mérites toute mon admiration. Je t’aime 😍. Pour ce qui est de ta prochaine destination avec ta détermination the sky’s the limit. En espérant que le sky est pas trop loin.

    XXX

    RépondreSupprimer
  5. Chère Morgane,

    C'est le cœur serré que j'avançais dans la narration de ce cauchemar. Comme tu as dû déployer de force morale pour passer à travers ce labyrinthe incroyable! Et dire qu'on ignorait tout de cette folle histoire!!! Je comprends que pour ta santé mentale, tu décides de prendre la décision de changer le cours de cette aventure afin de pouvoir garder les souvenirs positifs de ce grand rêve. Tu en sors grandie de toutes façons. On dit que les voyages forment la jeunesse, tu as vécu cet adage de dure façon, mais sûrement pas en vain!

    Je lirai avec intérêt les deux autres chroniques que tu nous annonces mais j'ai surtout hâte de connaître ta décision suite à cette expérience. Je te souhaite de pouvoir réaliser une audition avec les Grands Ballets canadiens et je ne peux deviner la suite que j'espère la meilleure pour toi!

    Grand maman Lisette qui admire ton courage et ta maturité

    Je t'embrasse et te souhaite une belle suite XXXXXXX

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je ne me sens plus trop dans ma jeunesse. Je pense que je suis rendue avec des cheveux gris 😅
      Merci 😊

      Supprimer
  6. J'ai toujours pensé et affirmé que, pour toi, le ballet est une grande passion..
    Eh bien, si j'avais eu des doutes quant à cette prétention, ta saga vient confirmer ce que je crois.

    Bonne chance pour la suite, Je t'embrasse très fort,

    grand papa
    xxx

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Vu que j’étais rendue à passer plus de temps sur cette histoire que sur n’importe quoi d’autre, dont ma passion, c’était signe de passer à autre chose!

      Supprimer
  7. bien triste toute cette histoire mais je sais que d'ici quelques semaines tu en riras et tu ne regretteras jamais toute cette belle expérience en ex-Komunistan, tout te semblera si simple à partir de maintenant, que ce soit en Bulgarie, au Cameroun (!) ou dans une capitale...ou métropole canadienne près de chez nous!
    bonne fin de vie de roumanienne, dis-toi que ce sera un très beau pays à visiter en touriste un jour...avec tes enfants!!??
    à la revoyure chère Mb7 et joyeuses pâques à Bræschoeuvv!
    20°...pffff... même pas peur...!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. "Cute" réponse, David. ca te ressemble tellement!

      Supprimer
    2. Essaies-tu de faire passer en message subliminal à tout le monde ton amour pour le Cameroun? 😂
      Je n’aurais pas trouvé mieux comme appellation que Ex-Komunistan 🙌🏻
      Et effectivement un des bons côtés est que maintenant plus grand chose dans l’administration ne peut m’énerver!
      C’est sûr que je recommande la Roumanie comme destination touristique (mais vraiment pas de travail), que j’utilise retournerai avec émotion un jour et que si j’ai des enfants, je les enverrai là pour acquérir de l’expérience de vie, mais surtout pour découvrir un magnifique pays ❤️

      Supprimer
    3. 🇨🇲Le Cameroun...j'sais même pas uskesé 🇨🇲 pis je doute fort qu'ils soient très porté sur la danse en ligne par là!
      Sérieusement (?), je te souhaite vraiment de passer à l'Ouest et de revivre un vrai hiver dans la prochaine année...je suis tellement certain que ça t'a manqué autant que la poutine coin-coin de ta mère!
      En passant, le 8 avril y'en restera pu de chocolat...tant pis, fallait revenir plus vite!!!
      😏@✓!😏 --->❤️🇨🇲<---

      Supprimer
    4. Pfff juste pour ça je devrais plutôt me sauver dans le sud pour avoir un vrai hiver estival 🏖

      Supprimer
  8. J'ai parcouru le blogue une seconde fois et je me suis attardée à la photo finale en gris, ou noir et blanc, come on dit. Je la trouve triste et j'espère sincèrement que la suite de ton parcours, encore secrète pour nous, a une couleur et une allure plus joyeuses et stimulantes!

    Je suis impatiente de savoir. Quand pourras-tu dévoiler ce qui t'attend ..... ?

    G maman Lisette

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Prochain ou deuxième prochain blogue!

      Supprimer
    2. A Pâques ou à la Trinité ? C'est une expression de mon jeune temps. Mais comme Pâques est dans 6 jours, je la trouvais de circonstance. Ca veut dire n'importe quoi!
      Ca veut dire que je vais patienter, mais avec tes réponses à Louise, j'élimine déjà une des possibilités. Joyeuses Pâques roumaines et bonne préparation de départ!

      Supprimer
    3. J’ai plus de temps avant Pâques moi!

      Supprimer
  9. Je pense avoir trouvé ta nouvelle destination: St-Georges de Beauce 📺 📽 . J’attend ta réponse CHAUD ou FROID.
    🤞

    RépondreSupprimer
  10. Ou bien Rue pontchartrain, Quebec. CHAUD ou FROID?

    🤞

    RépondreSupprimer
  11. En Ordralphabétix, Cameroun vient juste avant Canada...voilà!
    ...

    ...

    ...

    je voulait juste me rendre à 25 commentaires...c'est un NOUVEAU RECORD!!!

    RépondreSupprimer
  12. moi je le sais....mais je le dis pas.
    J'accepte par contre les discussions menant à la corruption ($$$$) qui peuvent faire glisser des informations confidentielles.
    Anonymous

    RépondreSupprimer
  13. En tant que fonctionnaire retraitée, je propose à la où les personnes dans le secret de me faire parvenir un ou deux indices, clandestinement bien sûr, en échange d’une baisse considérable de ses impôts 2017.

    À considérer

    Anonymes



    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire